11 octobre 2012

De la main-d'oeuvre bon marché!


Réponse au courriel que j’ai envoyé au ministre responsable des Aîné-e-s

Bonjour Mme Dupuis,

La présente est pour vous confirmer que nous avons bien reçu le courriel que vous avez fait parvenir, le 2 octobre dernier, à M. Réjean Hébert, ministre de la Santé et des Services sociaux. Soyez assurée que votre correspondance sera étudiée avec soin par le personnel du Cabinet du ministre à Québec et que l'on vous répondra dans les meilleurs délais.

Je vous prie d'accepter, Mme Dupuis, mes salutations sincères.

Isabelle Rodrigue, attachée politique
Bureau de Réjean Hébert
Député de Saint-François
Ministre de la Santé et des Services sociaux
Ministre responsable des Aînés
Ministre responsable de la région de l'Estrie
220, 12e Avenue Nord
Sherbrooke (Québec) J1E 2W3
  
Voici le message que j’ai envoyé au responsable des Aîné-e-s

Monsieur Réjean Hébert 

Ce message est pour vous faire part de mes interrogations sur le métier de préposé aux bénéficiaires, et par l’occasion vous faire connaître mon blogue dans lequel j’écris des textes, j’insère des informations et ma correspondance relative à ce métier. Voici un court texte que j’aimerais vous partager et que j'ai envoyé à Québec Solidaire, au secrétariat de la condition féminine et au service des relations de travail de la CSN:  
Près de 30 000 travailleurs et travailleuses en santé sont préposés aux bénéficiaires dans plus de 1 200 établissements** au Québec; que ce soit dans les centres hospitaliers, les résidences privées, ou dans les centres de soins de longue duré ou les centres d’hébergements. De ce nombre plus de 99 % sont des femmes et un pourcentage important travaille au salaire minimum (non syndiqué). 


Nous entendons parler du métier de préposé-e-s aux bénéficiaires pour dénoncer des gestes répréhensibles. Mais entendons-nous parler de ces milliers de femmes dévouées qui travaillent dans l'ombre des portes closes? Jamais! Entretenir les préjugés est beaucoup plus payant pour les médias qu’expliquer les vrais problèmes, et ils sont nombreux.

C’est bien connu, les femmes sont des aidantes naturelles, elles s’investissent déjà dans les soins donnés aux membres de leur famille, alors pourquoi offrir un salaire et des conditions de travail normalisées quand elles font ces mêmes tâches gratuitement chez elles? En observant l’état dans lequel ce trouve ce secteur d’activité, on pourrait croire que nos politiques considèrent ce métier comme une extension du genre féminin, et se ferment les yeux en reléguant cet emploi dans la case «service domestique», qui est reconnu pour être sous-payé et sans condition de travail. Cette catégorie de travailleuses est une main-d’oeuvre bon marché. Bien sûr bon nombre d’hommes travaillent aussi au salaire minimum, mais pas dans les résidences pour personnes âgées.

Quand je partage mes commentaires au personnel du ministère de la Santé on qualifie mes propos de «très louables», mais ça s'arrête là! Je désire qu’on reconnaisse le métier de préposé à sa juste valeur. Nous prenons soin des personnes âgées! Mais qui sont ces personnes? Vos pères, vos mères, vos grands-parents, vos tantes ou vos oncles. Ce sont des personnes, et non des objets qu’on place dans un endroit sûr. Ce sont vos parents, et nous en prenons soin! 

Par ailleurs, ce milieu de travail est non syndiqué dans la plus part des cas. De par sa nature, il est précaire, et n’offrant aucune sécurité d’emploi il ne facilite en rien sa syndicalisation. Les femmes qui y travaillent ne prennent pas le risque d’amorcer une démarche semblable de peur de perdre le peu qu’elles ont. D’autant plus qu’elles se sentent isolées derrière ces fameuses portes closes bardées de tabous sur la culpabilité de vouloir prendre une part équitable dans le monde du travail.  
N’est-ce pas suffisant 27 000* femmes à l’emploi dans ces résidences pour que nous puissions nous attarder à leur donner de meilleures conditions de travail?
N’est-ce pas suffisant 27 00* femmes qui rendent service à la société en prenant soin de toute une génération, dont la plupart de ces membres est fragilisée par la maladie, et leurs accorder un peu de considération?

Merci de m’avoir lu, en espérant que ma démarche ne sera pas que ronds dans l’eau. 
*Ce chiffre est approximatif puisque je n’ai pas accès aux données statistiques.
**Vieillissement de la population, état fonctionnel des personnes âgées et besoins futurs en soins de longue durée au Québec. Mars 2010

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